Avant l'aube [ libre ]

Après une nuit blanche à marcher, alors que l'aube ne s'était pas encore levée, ce qu'on pouvait appeler " quelqu'un qui avait vu de la lumière " marchait à pas saccadés. Sourcillant à peine et sentant ses membres quelques peu au contact de ses vêtements, victimes de la rosée matinale. C'était une drôle de démarche, qui donnait l'impression qu'elle boitait. Aucun sac, pas de lunettes, pas d'affaires. Un papier de barre chocolaté dans la poche, trois ou quatre ticket de métro, entamé par d'incessantes manipulations .
Le hasard selon elle n'existait pas, il était plutôt ce qu'on pouvait appeler l'exutoire de ceux qui ne veulent pas forcer leur esprit à prouver la logique de coordinations des évènements. Bien qu'ils soient d'un nombre incalculables car surement infinis, on pouvait au moins admettre que si un cailloux se retrouvait en un point B partant d'un point A, tout pouvait s'expliquer par des faits purement physico-mathématiques.

Elle s'arrêta un instant pour attacher mieux ses cheveux. Au fur et à mesure qu'elle marchait, la baguette qu'elle utilisait pour les nouer prenait la nationalité anglaise et finissait par tomber. Pas surprenant, mais lassant. Ce genre de demeures anciennes qui étaient sous ses yeux étaient assez rare en plein Japon. D'ailleurs, elle en venait à se demander si elle n'avait pas marché un peu trop loin. Elle qui vivait dans une petite villa - ce qui était une chance pour une personne vivant au Japon - cela la changeait. Elle s'imagina l'espace d'un instant habillée en kimono. Sans doute était-ce la raison de ce sourire narquois, exprimant un rire intérieur. Elle n'avait jamais même essayé un yukata, alors un kimono...

Pendant qu'elle se perdait dans ses pensées, elle continua sa route, les yeux rivés sur son maudit lecteur de musique, qui n'avait hélas, à son grand désarrois, plus de quoi s'allumer. La nuit commençait à être fraiche. Entre 5 heures et 7 heures du matin, c'était les heures les plus froides. Quelle ne fut pas sa joie donc, de trouver deux espèces de clochards, ou plutôt des punk à la mode du bondage londonnien s'avancer sur le même trottoir qu'elle. Elle s'avança à leur niveau, l'air assez calme, la bouche formant une légère distorsion. Elle n'aimait pas trop aborder les inconnus. Elle n'aimait pas aborder qui que ce soit ni l'inverse d'ailleurs.
Au dernier moment, ils empruntèrent la rue adjacente, et disparurent. Une légère déception la prit. A croire qu'ils avaient tout fait pour l'éviter. C'était le comble, des marginaux qui fuient les marginaux.

Passant sa main brièvement sur son visage, elle se mit à faire une grimace. Comme elle savait si bien les faire à longueur de journée.

Létorah marchait, le long de la rue , avec son habituel air absent et réveur.

Elle avait laché ses cheveux , noirs avec des méches rouges sang.Elle potait ce jour là un simple jean gris , avec un blouson noir à capuche.Elle avait froid , malgré l'épaisse couche de vétements qu'elle avait mis le matin même.Elle bailla longuement avant de passer sa main dans ses cheveux.Elle eut une bfef pensée pour son ami Natsume et elle secoua la tête : Pas le moment de révasser ! Il fallait bien aller au boulot.Elle grimaça en se rapellant de l'uniforme des serveuses : un minijupe et une chemise.Elle qui avait horreur des minijupes -_-.

Elle passa sa main dans son sac et elle en retira une paire de mitaines noires.

*Pourquoi je suis une rockeuse moi...J'ai pas une seule paire de gants normaux -_-' *

Elle regarda au loin et elle sentit instinctivement une présence humaine.En effet , quelques mètres plus loins se trouvaient une jeune personne , seule sur le trottoir.

-"Hey !"

Elle cria et elle s'avança un peu , remarquant le visage de la jeune femme.

*C'est pas Miss Allemagne cette fille *

[C'est comment (le RP)? Ps : elle est mi-allemande mi-japonaise c'est donc pour ça quelle dit Miss Allemagne (on ne change pas ses vieilles habitudes XP) ]

Pendant la lecture, écouter: Tokyo drift ( Fast and Furious )/ Artiste : Teriyaki Boyz / Album : The fast and furious Tokyo drift
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D'un geste raide, détournant l'échine et ouvrant moyennement ses yeux, elle essaya de scruter l'inconnue. Que voulait-elle ? Des cigarettes ? Vu la façon dont elle était habillée, elle devait surement être jeune. De plus elle était dehors à une heure pareille. Pourtant, elle n'avait pas l'air de sortir d'une boite de nuit. Étonnant, allait-elle au travail , Elle était peut être apprentie dans un magasin d'alimentation. En même temps, vu sa couleur de cheveux, elle ne voyait pas qui aurait accepté de l'embaucher. A part dans un café de maid*(1) à Akihabara*(2) bien sur. La forme de son visage était quelque peu atypique. Chouko la regarda un bref instant, sans croiser son regard. Elle réservait cela à quand elle devenait sévère. Tout de même, qui osait donc l'interpeler ainsi avec autant de familiarité. Mais ici nous n'étions pas à Nagoya, pas la peine de faire d'histoire pour des broutilles pareilles, et puis elle ne pensait surement pas à mal. De toute façon, même si elle l'avait insulté, jamais elle n'aurait porté la main sur cette inconnue.

" Bonsoir mademoiselle." dit-elle d'un ton un peu sec s'en s'en rendre compte. Sa voix était jeune, mais un peu rauque et granuleuse. Elle s'éclaircit un peu la gorge et leva un peu la tête pour ne pas cacher son visage sous ses cheveux. Deux yeux sombres apparurent. Quand ils arrivèrent au niveau de la lumière du lampadaire ils devinrent presque jaunes. Mais cet effet ne dura pas longtemps, car l'intensité avait quelque peu brusqué sa rétine, habituée au noir depuis quelques heures.

Son teint était blême, et sa peau semblait quelque peu froissée, comme si elle n'avait pas dormi depuis longtemps. Ses lèvres se rétractèrent en coin pendant qu'elle passa une main dans sa poche. Maintenant qu'elle y pensait, cette gamine n'était pas farouche. Peut-être qu'elle n'avait rien à se reprocher, ou peut être même que ce n'était pas une enfant, mais une personne de 18 ans qui faisait très jeune. Pendant qu'elle pensait à cela, elle regardait les détails de sa tenue. Ses vêtements étaient quelques peu élimés. Surtout le bas du pantalon; Mais pas l'intérieur des jambes, ni le plis du genoux. Cette fille ne devait pas avoir beaucoup d'affaires,. Peut être que ses parents ne la laissaient pas se procurer ce genre d'habits un peu trop " marginaux " selon certains. Mais vu le peu d'usure, il y avait fort à parier qu'elle avait tout de même de quoi se payer ce genre d' attirail. Oui, sa couleur de cheveux valait assez chère d'ailleurs, des mèches rouges et une teinture noir, plus la coupe... Rien que cela indiquait qu'elle vivait encore chez ses parents. Elle ne s'était pas trompée. Cette petite venait d'une famille au minimum modeste, mais la raison pour laquelle elle était ici à cette heure indiquait que ses parents la laissaient ainsi. Une fugue ? Ou des parents consciencieux qui veulent apprendre les valeurs de la vie à leur fille et la faire travailler ? Si elle était de bonne famille, il serait assez surprenant qu'on la laisse effectuer un travail. Ce genre de pensées ne prirent qu'une fraction de seconde. Plus de temps à le dire qu'à l'imaginer.

Elle s'arrêta pour montrer qu'elle était disposée à lui prêter attention.


Maid*(1) ( Jeunes femmes habillées par exemple en soubrettes et qui font le service dans les cafés la plupart du temps fréquentés par les hommes )

Akihabara*(2) ( quartier de Tokyo, royaume des otaku ou beaucoup de jeunes fan de jeux vidéos et manga fréquentes des cafés à maid.)

Artiste: The barracuda / Name song : The 5.6.7.8's

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Son cœur battit soudainement à plus de 200 pulsations minutes. Ce qui était énorme pour quelqu'un ayant invariablement 9 de tension. La main ouverte et les doigts serrés, elle fit un mouvement vers la lame du sabre qui venait d'être dégainée, et regarda avec démence la jeune fille, sa cage thoracique semblant avoir doublé de volume par les respirations qu'elle prenait. Ce mouvement avait été exécute avec un peu de maladresse. Le même que celui qu'effectuait un fouet. On appelait cela vulgairement le mouvement de l'anguille, aussi la jeune fille ressentit-elle peut être une désagréable vibration au niveau des bras. Si elle ne le tenait pas bien, il était fort possible qu'il lui échappe des mains.

Chouko reprit sa respiration et détourna son regard de la jeune fille, regardant si ces jeunes allaient être amusés par la scène, ou si ils allaient décider de ne pas faire d'histoire.
Qu'est-ce que cette petite avait dans la tête. Brandir un sabre comme ça aiguisé en pleine rue! Déjà, se balader avec sans se faire prendre par la police, amis en plus sortir avec à cette heure du matin, et ne pas hésiter à agresser ses abrutis. Si elle les blessait, elle finirait dans un centre de rééducations pour jeunes délinquants, et ses parents auraient une amende exorbitante à payer. Sans compter que l'arme pouvait se retourner contre elle. D'habitude les jeunes préféraient des couteaux, plus pratique à manier. En regardant le manche, elle en déduis que ce sabre appartenait à quelqu'un d'autre auparavant. Trop luxueux, on aurait dit un sabre qu'on se transmettait dans les familles.

" Haha, qu'est-ce qu'elle compte faire avec son joujoux cette demie portion ?

Hey Onee chan, tu ferais mieux de garder ta sœur dans son berceau si tu veux pas qu'il lui arrive des soucis! HAHA!

Chouko passa sa main dans sa nuque sans trop les regarder. Tout ce qu'elle voulait était que ces deux imbéciles de bas étages, plus stupides que des fruits de mer mort débarrassent le plancher. Ensuite il était peu probable qu'elle fasse la morale à cette petite fille. Mais maintenant qu'elle la voyait avec ce sabre, elle se demanda si ce n'était pas une petite yankee qui l'admirait à Nagoya et qui l'avait reconnu. Pourtant Chouko avait formellement interdit aux jeunes enfants de participer à leurs activités. Peut être la petite sœur d'un de ses anciens amis. Non, elle ne devait pas avoir de grand frère, sinon il ne l'aurait pas laissé partir avec ce sabre. A moins qu'il soit justement à lui.

Létorah Hikaru avait-elle dit ? Quelle coïncidence, elles avaient un nom qui se prononçait pareille. Mais surement pas avec les mêmes kanjis.

HAHA regarde la tronche qu'elle tire ! Trop drôle , le blanc qu'elle s'est prit ! "

La jeune fille se mit à rire assez fort. Les expressions qu'utilisaient la racaille l'avait toujours fasciné. Elle ne pouvait pas s'en empêcher; Même quand c'était pour se moquer d'elle. On aurait dit qu'elle se croyait seule dans la rue.

Au moment ou elle allait la prendre par l'épaule elle la vit fondre de rage. Tout d'abord elle la laissa parler, et remarqua cette haine qui semblait l'animer, alors que ces deux voyous n'étaient surement là que pour fanfaronner, par remettre sa vie en question. Elle se rappelait très bien à qui elle lui faisait penser. A elle même et à tant d'autre qu'elle avait vu, brandir leurs poings pour n'importe quoi comme si ils défendaient leur vie. Ce n'était pas réellement ces gens qui étaient la cause de leur colère. Cela allait bien plus loin. Parfois la simple haine de leur entourage familiale, parfois le sentiment que la terre entière est contre nous.

Chouko commença à compter sur ses doigts. Preuve qu'elle avait des lacunes. 15 ans, et cela faisait selon elle 8 ans qu'elle pratiquait. Faisait -elle du kendo ? du yosekan budo ? Ou réellement du sabre. La jeune fille écarta la thèse d'une famille de kendoka. Si elle avait été élevé par des pratiquants, elle n'aurait jamais commis un acte aussi irresponsable.



" Mademoiselle Hikaru, ils ne sont pas armés. Ce combat est déloyale. Nous devrions les ignorer, dans notre intérêt et dans le leur, ne pensez vous pas ?"

Son ton n'était pas celui d'une personne qui supplie ou qui questionne. Cela signifiait qu'elle l'incitait à agir avec maturité, et la dignité de quelqu'un qui ose manier le sabre. Elle même ne pouvait pas prétendre exceller dans cette discipline. Ce n'était pas son style de combat. D'ailleurs, maintenant qu'elle réfléchissait, cela faisait bien longtemps que personne n'était venu la provoquer. Du moins pas jusqu'à en venir aux mains. Voyant le regard de braise qui animait cette si jeune personne, elle essaya de ne pas paraître trop peu compréhensive, et recommença de la même voix. Neutre, calme, mais significative.

" Vous vouliez savoir qui j'étais. Nous devrions laisser ces gêneurs. Ils ne sont pas utiles. "

Les deux hurluberlu continuaient de jacasser et de se moquer. Normal, une fille avec cette coupe de cheveux parait juste une otaku qui se croit dans le dernier manga de samouraï à la mode. Tant de jeunes disaient manier le sabre, et se croyaient carrément dans un roman de l'ère Edo, alors que leurs tenues étaient ridicules, leur postures dignes de caricatures, et leur sang froid du plus puérile des enfants. Chouko n'aimait pas cette arme. Tout comme elle avait toujours refusé de jouer de la guitare. les " armes du frimeur " comme elle appelait cela. Ou " l 'apanage intégrale de la frime ". Des armes qui avaient été maniées par des grands maîtres ne devraient pas être dans les mains de jeunes enfants, eurent-ils pratiqué pendant huit ans. D'ailleurs, qui avait été assez irresponsable pour mettre une arme dans les mains de cet enfant là ? Voila le résultat, maintenant ce même enfant brandissait une arme qui pouvait tuer parce qu'on s'était moqué d'elle dans la rue. La colère montait en Chouko, même si rien dans son aspect ne le trahissait. Si elle avait pu mettre la main sur un de ces abrutis, qui avait laissé une personne trop jeune et trop naïve manier ce qui aurait pu lui apporter énormément d'ennuis, elle se serait surement fâchée. Pour ne pas dire plus.

Mademoiselle, bruleriez vous un animal qui n'a pas conscience des propriétés, juste parce qu'il se trouverait sur votre seuil ? Je vous le dit, allons nous en. " Elle lui lança un regard équivoque.

Mais la jeune femme qui se tenait devant elle ne comptait pas la laisser faire n'importe quoi, même si c'était pour faire peur. Non seulement sa manœuvre aurait pu mal tournée, mais c'était un orgueil inutile.

" Seule votre vanité est en danger. Nul besoin de cela pour prouver votre valeur. "

Elle savait très bien à quel point il pouvait être amusant, quand on se pensait le plus fort, et parfois que ça l'était, d'avoir ce genre de comportement. Cependant, il n'était plus temps d'agir comme cela, et si cette jeune personne, encore pleine de sentiments confus, et de volontés guidées sans réflexions, devait trouver un obstacle à se mettre en danger, c'était bien aujourd'hui.

Le plus dur était de ne pas la brusquer et de ne pas lui paraitre simplement une personne adulte trop raisonnable. D'ailleurs elle n'était pas encore adulte, mais son apparence, à un an près pouvait éventuellement le laisser supposer. Décidément, n'y avait-il jamais personne qui avait eu une discution avec cette nouvelle rencontrée ? Voila à peine cinq minutes qu'elle la connaissait, et elle avait milles choses à lui dire. Comme premièrement qu'un sabre ne se tiens jamais à une main. Ou encore que le katana est une arme qui ne se prend pas à a légère en guise de décoration pour faire fuir les loubards. Voila pourquoi les yankees prennent toujours des sabres en bois. Comment avait-elle réussi à devenir une " ex" yankee. Normalement toute personne qui quitte son groupe se fait lincher et battre à mort. Avait-elle dit cela pour impressionner les autres ? Etait-elle juste dans une petite bande de personnes qui étaient ses amis ? Et c'était sans compter que les yankees sont devenus très rares, laissant place après les années 90 à d'autres genres de loubard ressemblant beaucoup plus à des rappeur afro américain qu'à des furio japonais. Peut être même que c'était la prétendue chef de son ex-gang qui ne lui avait pas appris ces choses là, et qui elle aussi s'amusait à manier des armes dangereuses et surtout nobles de la sorte. Elle supposait que son chef était une femme, étant donné qu'il n'existe pas de gang mixte.

Au plus elle s'en préoccupait, au plus elle trouvait que son hôte avait un visage particulier. Mettait-elle des lentilles ? Elle essayait de la regarder sans la gêner. Sachant pertinemment que sa phrase l'avait peut être vexée. Il fallait bien que quelqu'un dise quelque chose. Il eut été préférable que ça n'aille pas plus loin. Chouko ne tenait pas à devoir régler la situation elle même. Non pas qu'elle ne s'en eut pas fait un plaisir, mais elle était en train de tenter de raisonner cet enfant. Ce n'était pas pour deux secondes plus tard lui montrer le mauvais exemple ! En plus elle avait horreur de se battre devant d'autres personnes. D'une part par-ce que cela représentait un risque pour sa malédiction, en cas de corps à corps, et d'autre part, elle savait très bien que cela flattait son égo et la rendait encore plus mauvaise et agressive. L'orgueil et la vanité étant deux choses qu'elle ne supportait pas, elle préférait éviter d'avoir envie de cracher sur sa conduite.

* Manoir ? ! *

"Mlle Hikaru, enchantée de faire votre connaissance, je me recommande à vous."

Chouko avait beau ne pas le paraitre, et peu de monde le savait, mais elle avait été élevée à très bonne école. En ce qui concernait les formules de politesses, discours pompeux et plus particulièrement celui réservé aux femmes elle avait la palme. Chef de famille ? Comme elle l'avait deviné cette petite ne venait pas d'une famille pauvre. A cause de son sabre et aussi malgré son âge, elle ne semblait pas du tout avoir remarqué avec quel langage étonnamment soutenu elle s'adressait à son interlocutrice. Pensant à cela un sourire intérieur la félicitait. Encore une fois son cartésianisme avait fait mouche. Elle n'avait cependant pas encore déterminé pourquoi le chef de famille était une femme. Était-ce une famille de femmes ?Une personne de sexe féminin à la tête d' un clan est si rare. Leur famille devait être assez ancienne. En regardant le sabre elle pourrait déjà déterminer une époque. Peut être pas celle de la création de la famille, mais au moins l'ère à laquelle elle existait déjà. Il ne fallait pas être curieux.

Apparemment elle avait aussi des dents un peu petites et pointues que la normale. Se les étaient-elle faites taillées pour ressembler à un vampire ? C'était assez à la mode, tout comme le fait de se faire couper la langue en deux.




" Vous êtes en retard ? Si vous voulez, je peux venir expliquer à votre employeur quel a été le contretemps qui vous a empêché d'être à l'heure. "

Soudain, alors qu'elle allait dire qu'elle pouvait lui rendre ce service, en précisant que c'était par-ce qu'elle était quelque part responsable de ce retard, elle se rappela que c'était cette jeune fille qui était venu l'aborder en premier.

" Ah, peut être suis-je indiscrète. Mais ne vouliez vous pas me demander quelque chose lorsque vous m'avez abordé ? Je vous avoue que c'est assez inhabituel en plus d'inattendu. "

Même si elle avait été bien éduquée, c'était sans doute la première fois que d'elle même elle parlait ainsi à une inconnue, et plus jeune qu'elle. Étrange, la jeune Hikaru en revanche ne semblait pas du tout lui rendre la pareille et pourtant elle continuait de lui parler ainsi. Pendant qu'elle lui parlait elle oscillait de la tête.

" Vous êtes jeune... Il y a surement d'autres solutions. Au fait, je le précise, de peur que vous n'osiez pas me poser la question à nouveaux. Quand j'ai dit " Mlle Hikaru enchantée ", je voulais dire que je m'appelais ainsi. Mais j'ai hésité à insister sur le sujet, beaucoup de gens s'appellent comme cela au Japon. Mon nom s' écrit exactement avec les kanjis du parc un peu derrière nous ! Dit-elle d'un air ravis, supposant que le manoir des Hikaru était un parc vu sa taille et sa valeur.

Vous devriez être plus prudente. La vie est encore devant vous. Il n'est pas temps d'aller travailler, mais plutôt d'étudier. Bien sur, je ne peux pas prétendre savoir que les relations avec la famille sont faciles.

Chouko sentait qu'il allait être l'heure de son repas. A peine plus de cinq heures du matin, et c'était largement le moment de son repas. Pourtant c'était un papillon de jour.
Elle réfléchit un instant. Après tout, que lui valait de parler à une totale inconnue, qui n'allait l'écouter que d'une oreille. Mais à la réflexion, cette pensée n'était-elle pas plutôt un moyen facile de se délester de ses responsabilités ? Un mot ou deux ne lui coutait rien.

Vous n'avez plus de parents. Oui on ne peut rien y faire. Cependant, n'a-t-on désigné personne pour être votre tuteur légale ? Je vous parle de choses qui ne me regardent pas après tout. Simplement nous pouvons discuter. Vous êtes si jeune, votre droit est d'avoir un toit qui vous appartiens au dessus de la tête. Laisser errer ainsi une personne qui n'a même pas le droit d'agir seule... Votre chef de famille ne dois pas être assez en colère. Vous travaillez, donc vous vous rendez régulièrement à un endroit. Tokyo est grand, mais rares sont les endroits qui prendraient le risque de vous employer, sans même la signature d'un tuteur et à votre âge... Et cet ami vous deviez bien le connaitre pour qu'il vous laisse habiter chez lui. Alors si c'était bien le chef de votre famille, elle aurait dut être au courant de vos fréquentation, ne serait-ce que pour montrer qu'elle s'intéressait à vous, elle vous aurait questionné. Soudain, elle se stoppa net.

Ah... veuillez m'excusez, je vous dérange surement, et mes paroles sont déplacées. " Elle venait à peine de commencer à haute voix à lui expliquer une par une chaque étape de ses réflexions. Si elle avait bien horreur d'une chose, c'était de montrer qu'elle réfléchissait à propos d'un sujet. Puisqu' à chaque fois, ses raisonnements assez méticuleux faisaient penser qu'elle s'intéressait trop à ce qui n'était absolument pas ses affaires, et en conséquence qu'elle essayait d'être proche des gens en s'occupant de leurs soucis.

Comme elle le soupçonnait, dans ce genre de famille la lois officielle japonaise n'avait aucun droit de citer. Surement avait-on dit à cette enfant tout cela sans même que les services sociaux aient étés contactés.? Si cela se trouvait, elle n'existait même pas sur les registres nationaux, et sa naissance n'avait pas été signalée. Ils avaient surement des médecins de famille pour s'occuper de garder leur autonomie et de faire régner leurs propres lois. Ces cas étaient très rares, mais persistaient dans nombres de familles anciennes.

" De la même famille ? Chouko la regarda intriguée. Nous portons juste le même nom, ce n'est surement qu'une coïncidence... Mais nous avons peut être des origines communes. Car chaque nom a une étymologie en effet. Si nous étions de la même famille, je saurais surement qui est ce chef dont vous me parlez. Mais je ne viens pas d'ici. La plupart du temps je vis à Nagoya, près de la baie.

Avoir une grande famille avec chef n'était surement pas son destin. Non le sien n'était que celui d'une personne prolétaire, en tout cas de la middle class, et qui allait devoir faire son propre chemin puisque personne ne lui avait jamais indiqué quoique ce soit. Cette phrase qu'elle avait entendu lui était restée en tête . " Jamais on ne m'a dit " viens " on m'a dit " va ou tu veux ". C'était ce qui résumait son enfance et son adolescence. Puis actuellement cet âge adulte dans lequel elle entrait avec beaucoup de réticence. Pas le choix cependant, le temps ne patienterait pas.

Cela signifie donc que... c'est votre famille qui tiens cet endroit, ce domaine ?

Dans sa tête elle pensait " j'aurais eu tout les suhsy et les gateaux de France que je voulais ici ! Des sushy avec du vrai thon rouge... finis les sukiyaki ou j'attrapais des indigestion en essayant de manger le plus vite possible pour que celui en face ne mange pas plus de viande que moi ! et puis du parmesan !!!! D'Italie, du vrai ! "

Pendant qu'elle salivait intérieurement, sa faim augmentait. Son ventre se mit à geindre, elle fronça les sourcils comme si ses propres organes pouvaient craindre ses réprimandes.



J'imagine que comme dans tout les films que j'ai vu vous n'étiez pas heureuse là bas. Elle faisait une grimace en disant cela. Difficile de rester blasée en prononçant ces mots. Quelque part elle l'enviait un peu, surtout en ce moment ou elle se maudissait d'être partit les mains dans les poches. Cependant elle ne prit pas la peine d'ajouter que beaucoup de gens l'enviaient à n'en pas douter. Ces paroles étaient inutiles, et la chance est toute relative quand l'on considère que l'herbe est toujours plus verte ailleurs d'après nous. Et puis être un de ces bourges coincés ! Quoique la noblesse d'éducation et vestimentaire avait une certaine classe. La classe, un mot qui n'avait jamais eu l'occasion de la concerner ! Encore une fois elle se perdait dans ses tergiversation intérieures.

L'homme se retrouva contre le mur, dut à la bousculade, et regarda le nuage de fumée se dissiper. En plus d'être sonore, ces transformations étaient tout sauf visuellement discrète. Dans certains cas c'était pratique. Parce que quand on est un renard les gens vous voient, mais imaginez être un insecte ! On vous écrase à coup sur ! Le contrevenant regarda à droite à gauche et tendit la main dans la poussière pour relever la jeune fille qu'il croyait être tombée au sol sous le coup de l'impact. Au lieu de cela on entendit une respiration qui ressemblait à un ronronnement. Mais c'était tout sauf amical.

" OUUAHHH ! qu'est-ce que c'est que ce truc !!!!!! Hurla le pauvre étranger qui était né à né avec un drôle de renard aux couleurs insolites. AUSECOUR ! S'écria-t-il comme un imbécile, commençant à réveiller tout le quartier.

Chouko ignorait si ce renard avait essayé de le mordre, mais il poussa un cris dément et donna un coup de pied dans l'animal qui avait l'air assez hargneux. Elle sentait que cela allait mal finir. Soit l'animal allait mordre cet abruti jusqu'à ce que mort s'en suive, soit ce même abruti allait finir par arracher la tête à cause de la peur et de son ignorance.
Une femme sortit la tête à la fenêtre en entendant le raffut et se mit à hurler elle aussi.

OH MON DIEUX ! Un renard sauvage est en train d'agresser un pauvre homme ! chérie ! vite ! appelle les services vétérinaires ! LES POMPIERS !

N'étant pas sure de ce qu'elle faisait, la jeune femme accourut près du manège et prit le temps de jeter un regard à celle qu'elle s'apprêtait à attraper. Elle ne savait même pas si il était possible que ce renard soit en fait quelqu'un de maudit. Pourtant elle aurait juré que c'était bien la jeune Hikaru qui avait percuté cet homme

C' est pour ton bien ! Chuchota-t-elle, sachant que si elle s'adressait bien à un humain transformé il l'entendrait avec son ouie et la comprendrait. HEU !!! Non non ! Pardon ! Ce renard est à moi ! Héhé, il s'est échappé de notre cirque, c'est pour ça qu'il a cette drôle de couleur ! Heu désolée !

Elle posa sa main sur sa nuque pour le caresser, espérant qu'il ne la mordrait pas.

CIRQUE ? VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI ? ! Il n'y a pas de cirque près d'ici ! et votre foutu bestiole a essayé de me morde et c'est réussi ! Si ça se trouve je vais choper une maladie ! Il faut le faire piquer ce truc !

Oui, oui, je comprend bien monsieur. Il est en cour de dressage, encore un peu jeune, vous comprenez, nous ferons le nécessaire croyez moi ! Elle essaya de ramasser le renard comme elle put. Mais elle qui n'aimait pas trop les animaux, avait du mal à s'y prendre correctement. C'était assez lourd et pourtant si petit ! Arrête de grogner ! Marmonna-t-elle, pendant que l'inconnu recevait un regard sanglant.

Oui, et puis, vous vous rendez compte du raffut que vous faites !



Pardonnez moi Madame ! Fit-elle en s'inclinant le plus bas possible. Nous, nous allons partir ! nous ne vous causeront plus de soucis ... Je suis réellement désolée !

Comment ça nous en aller ! Je suis un homme d'affaire moi ! et cet animal m'a mordu jusqu'au sang ! je ne vais plus pouvoir travailler, et vous savez combien valent mes affaires ! Ça ne se recoud pas avec du fil et une aiguille comme vos fringues espèce de punk ! Vous feriez mieux d'arrêter de mendier comme des rebuts de la société ! Vous et vos animaux puants !

Létorah pouvait constater que celle qui recevait toute ses insultes restait invariablement polie, continuant à s'excuser en reculant pour mieux s'en aller. Pendant qu'elle s'inclinait, elle ramassait les habits au sol. Soudain l'homme commença à l'empoigner à deux mains.


NON ! Cria Chouko qui savait que si elle entrait en contact avec lui elle allait devoir laisser Létorah se dépêtrer avec ces cinglés. Sachant aussi qu'un papillon ne vole pas très vite, et qu'elle n'aurait peut être pas le temps de trouver un endroit isolé pour réapparaitre en humaine entièrement nue. Elle détestait les grandes villes, toutes ces voitures étaient autant de pares brises qui pouvait la tuer dans un moment d'inattention.

Comme elle tenait aussi le renard dans ses bras, et que cet homme était tout près d'un mur, elle ne pouvait pas prendre le risque de le frapper. Si il s'éclatait la tête conter le béton devant tout le monde, elle pouvait directement téléphoner à la police pour prendre perpète. Tant pis, il fallait bien trouver une solution. Lâchant de la main droite ce qu'elle tenait, elle eut à peine le temps de la tendre. Ou plutôt de tendre son indexe.

La ménagère à la fenêtre se mit à crier comme si l'on avait commit un meurtre. Chouko venait d'enfoncer jusqu'à la deuxième phalange son doigts dans la peau de celui qui tentait de l'agripper. Juste en dessous de la pomme d' Adam, à la croisée des os sous les trapèzes. Pas une goutte de sang ne sortit, il n'avait apparemment même pas une égratignure, mais il se mit à tousser. Une petite technique maison n'ayant rien de magique qu'elle avait d'abord eut à endurer avant de l'apprendre.

( ne faites pas ça à la maison les enfants ) Puis elle se mit à détaler.

* ELLE PARLE ! *

Si Létorah se croyait gênée, elle n'avait sans doute pas remarque la volte que Chouko venait d'effectuer pour ne pas la voir nue, lui tendant ses habits du bout des doigts, comme si ils avaient des yeux. Pendant qu'elle se rhabillait, étant toujours de dos, elle semblait triturer on ne savait quoi au niveau de son buste. On entendit un léger " stac " puis elle se retourna avec un bandage blanc dans la main.

Je ne suis pas Marie Popins, c'est juste une vieille habitude. Grogna-t-elle l'air un peu bougon. En effet elle se bandait la poitrine, et certaines parties du corps, afin d'avoir toujours des bandages à portée de mains. Ce jour là c'était le seul endroit bandé, puisqu'elle ne comptait pas se battre ni avoir des blessés sur les bras.

Est-ce que tu sais comment on fait ? ou tu veux que je t'aide ? Demanda-t-elle à tout hasard, parlant de la manière de mettre ce genre de tissu-pansements.

Chouko regardait les poils de renard encore sur ses vêtements. Comment cela était-il possible ? Avec le temps, elle s'était persuadée que ces moments ou elle pensait se transformer n'étaient que des sortes d'hallucinations. Des évanouissements ou elle avait des sortes de délires ajouté à une forme de somnambulisme. Elle avait même pensé à une double personnalité. Était-ce encore une folie de son esprit. Est-ce que tout cela était réel , ou était-elle complétement partit dans un recoin de son esprit ou à présent elle était bien enfoncée ? Comment personne, aucun scientifique n'avait jamais parlé de personnes de ce genre ? Même elle n'avait jamais eu de discutions avec son médecin à ce sujet.

Une certaine angoisse l'étreignait intérieurement. Cette idée que tout cela n'étaient que des illusions l'obsédaient. Elle soupira. De toute manière qu'y pouvait-elle. Si elle en parlait on l'enfermerait dans un hôpital psychiatrique bourrée de calmants et d'anti depresseurs qui la feraient dormir 16 heures par jour. Elle regardait Létorah, la bouche à moitié ouverte, comme si elle venait à peine de réaliser que quelque chose d'étrange s'était passé.

Hôpital ? Chouko hésita à dire ce qu'elle en pensait. A vrai elle ne le savait pas vraiment clairement. Au courant de la malédiction ? Encore une fois elle ne savait pas trop quoi répondre. Elle ne voulait pas mentir, mais était-ce prudent de se confier ainsi ?

" Comment est-ce que tu as su que tu étais maudite ? Est-ce qu'un jour ta famille est venue te parler ? Questionna-t-elle prudemment.

En ce qui la concernait, personne n'était venue frapper à sa porte. Aucune information, pas de nouvelles d'une quelconque famille. Peut être ignoraient-ils totalement sa naissance ? Peut être était-ce volontaire de la part de ses parents. Il y avait visiblement pas mal de gens qui étaient concernés. Rien que d'imaginer combien pouvaient être maudits elle avait envie à la fois de les connaitre et à la fois de tout faire pour éviter d'être mêlée à ces histoires compliquées. Et puis, mis à part cette malédiction, ce n'étaient que des êtres humains comme les autres. Pourquoi aurait-elle plus envie de les rencontrer que des inconnus. Ils n'avaient rien de plus dans leur personnalité. En même temps, cela faisait tellement de temps qu'elle cherchait une famille. Les circonstances semblaient faites pour répondre à ses désirs. Elle soupira encore, et préféra se taire. Autant elle avait souvent tendance à agir sous le coup de ses impulsions, autant là elle se retrouvait devant un peu trop d'informations à la fois. Elle avait peur de ne pas réaliser tout ec qui changerait dans sa vie si elle acceptait de dire la vérité. Car ces gens ressemblaient plus à une secte qu'à une fratrie.

Ce chef aussi l'intriguait. Pourtant elle avait l'impression que l'on lui annonçait que quelqu'un voulait se battre avec elle; Elle avait envie d'aller l'affronter, son sang bouillonnait. Non, il fallait se calmer. Ce n'était pas un jeu. Pourtant, de savoir qu'elle était à deux pas de leurs domaine. Sa colère était en partie nourrie par ce manque affectif. Comment se faisait-il que plein de gens aient étés prévenus et pas elle ! Est-ce qu'elle ne comptait pas parce qu'elle était un signe risible ? Encore une fois elle resta impassible et écoutait Létorah lui répondre, sans donner signe de ses agitations intérieures.

" Je vois... Tu n'as pas de chance, et les autres maudits qui te ressemblent non plus. Elle disait " les autres " et non " nous ", par-ce qu'elle n'avait jamais éprouvé le besoin de quelqu'un d'autre, et qu'elle ne sortait pas avec les garçons. De toute manière elle était bien seule. Au plus elle entendait parler Létorah au plus elle était persuadée que rien ne devait changer.

Est-ce que tu sais si il y a une explication scientifique à tout cela ? Est-ce que tu attrapes aussi les maladies que seules les animaux peuvent avoir ?

Chouko se souvenait tout de même de ce qu 'elle avait lu un jour dans une encyclopédie. Les papillons ne vivent qu'un jour. Depuis qu'elle n'était plus une chenille elle pensait qu'il soit possible qu'elle meurt aussi rapidement une fois transformée. Comment étaient les autres maudits ? Y en avait-il qui étaient du côté du chef ? Est-ce que cette jeune fille était bien intentionnée ? Est-ce qu'on pouvait lui faire confiance ? Peut être que le chef dont elle parlait ne lui avait rien fait de mal mais qu'elle avait en réalité quelque chose à se reprocher ? Le manque de naïveté chez elle était comparable à une vraie minutie concernant les indices, que certains pourraient qualifier de paranoïa.

Peut être après tout y avait-il un destin. Peut être que si elle ne savait rien de tout cela c'était voulu ainsi, qu'elle ne devait pas chercher à aller contre. La souffrance que semblait apporter ce nom de famille ne l'avait jusqu'alors jamais touchée. Comment pourrait-elle comprendre ce dont on lui parlait, elle qui n'avait jamais eu à se soucier de rien. Bien sur elle avait connu la tristesse et la douleur comme tout le monde, mais pas ce genre de chaînes. Cette jeune fille avait fugué par-ce qu'elle ne se sentait pas libre. Était-ce une simple crise adolescente, ou y avait-il vraiment de quoi s'échapper ? Ces réflexions tournaient en boucle dans sa tête. D'un côté rien ne la poussait à se mêler de tout cela, d'un autre pour une fois que quelque chose la concernait, elle avait le sentiment d'avoir quelque part ou aller. L'énervement grandissait en elle. Se poser des questions n'était pas son passe temps favoris, surtout pas quand cela incluait d'autres personnes. Elle qui rejetait cordialement tout lien et toute responsabilité pour ne pas s'encombrer de devoir et obligations aussi stressantes que désagréables.

Je ne sais rien de tout cela. Je pense que tu perds ton temps à parler avec moi. J'ai tort de te poser des questions, à quoi bon... Dit-elle froidement, une pointe de sévérité qu'elle s'adressait à elle même,, sans regarder son interlocutrice en face, et semblant fixer on ne savait quoi à 30 degrès du sol.

Elle regarda en l'air.

-"Voyons voir...Je n'ai jamais rien eu de semblable...Mis à part une étrange maladie..."

Elle fronça les sourcils.en effet, à chaque fois qu'elle se trouvait vers une lumière artificielle, elle se mettait à cracher du sang ou à faire des malaises.Elle réfléchit un instant puis elle secoua la tête.

-"Mis à part des manières...par exemple je penche la tête sur le côté lorsque je demande quelque chose et que j'attend, je préfère le viande crue, lorsque je m'énerves on peut apercevoir des crocs et tout ce genre de trucs...."

Elle sourit et elle s'étendit de plus belle.

-"Pourquoi tu me demande ça ?"

Le tutoiement était venue tout naturellement ,et comme elle le disait auparavant, elle pencha la tête sur le côté avec un air interrogateur.Cela aurait presque pu être comique.

*Si ça se trove elle est aussi maudite...Mais part quoi ?*

Chouko eut soudain un éclaire parmi ses réflexions. Si elle était " maudite " et qu'elle n' était pas la seule...

" Létorah ! Est-ce que d'autres personnes sont maudites par le même animal que toi ? Ou est-ce qu'il y en a eu ?

Non seulement Chouko ne s'était même pas rendu compte qu'elle tutoyait effectivement la jeune fille, mais en plus cette dernière question semblait avoir toute sa spontanéité. Voila, elle savait ce qu'elle voulait savoir : est-ce que quelqu'un d'autre avait été maudit par le papillon, et de quoi était-il mort. Il fallait absolument qu'elle sache si la malédiction les transformaient biologiquement plus du côté animal ou du côté humain. Létorah par exemple, même humaine présentait des caractéristiques animales. Cela pouvait signifier deux choses. Soit le côté animal était dominant génétiquement, allant même empiéter sur la partie humaine, soit inversement en animal, des caractéristiques humaines venaient se greffer. Vu qu 'une fois en renard elle pouvait parler, tout était possible. En même temps, quelle honte. Elle si stoïque et si peu concernée par quoique ce soit semblait s'inquiétait pour sa longévité. Ce n'était pas la peur de mourir, mais plutôt la peur de ne pas pouvoir s'y attendre. Ne pas avoir de contrôle sur ce qui la concernait était ce genre de choses qu'elle ne supportait pas. Même si elle n'avait aucun but précis dans la vie, elle ne pouvait pas mourir bêtement. A l'inverse, si elle pouvait se transformer autant qu'elle voulait, alors quelle heureuse nouvelle. Elle qui ne se sentait pas assez humaine pour vivre parmi eux.

Et même si elle devait mourir une fois 24 heures de transformations cumulées, ce pouvait paraître extrêmement morbide, mais c' aurait put être un atout. Au temps des ninja elle aurait été comme prédisposée à ne pas vendre d'information ! Même si elle ne vivait absolument pas à cette épique et que cette pensée était saugrenue. Elle commençait à jubiler intérieurement de sa propre mort. Autant dire que c'était une personne à la fois pessimiste, mais positive dans son pessimisme.

Je te demande ça par curiosité. Les humains sont très curieux je trouve... Elle ne mentait pas, c'était bien par curiosité, mais une curiosité utile loin du voyeurisme.

Elle qui était allergique aux chats, avait appris que l'allergène ne question était contenu dans la salive de l'animal, et qu'il pouvait être fait en sorte que cet éléments disparaisse de son corps, qu'il ne le fabrique plus. Cependant, après cette opération, le chat n'avait plus la capacité de reconnaitre ses congénères. C'était du moins ce que l'on lui avait expliquée. Peut être l'avait-elle mal compris, mais elle se demandait si par hasard les animaux étaient censés se reconnaitre entre eux, et si ils faisaient la différence entre les races. Elle n'était pas un mammifère, et elle supposait que peut être entre chat et chien les maudits sentaient quelque chose l'un chez l'autre. Cependant il était fort possible que ce ne soit pas le cas avec son signe.