Avant l'aube [ libre ]

-"Oui , je suppose mais à mon avis ils sont morts de vieillesse."

Elle sourit et elle joua négligemment avec une mèche de cheveux.Elle n'avait réellement pensé à tout ça...Elle sourit et elle se leva en faisant craquer ses articulations.

-"Il va falloir que je rattrappe mes heures de boulot ce week-end"

Elle soupira et elle regarda Chouko.Elle avait l'air préocuppée.


-"Quelque chose ne va pas ?"

Elle la regarda et elle fronça les sourcils.

-"Tu sais, moi je m'occupe uniquement du présent.Je peux toujours crever demain , je ne m'en occuperait pas !"

Elle haussa les épaules.

" C'est facile à dire quand on est y est pas confronté... Dit Chouko presque en le murmurant.

Et elle sortait avec un garçon ? Elle ne devait pas beaucoup l'aimer pour avoir si peu peur de mourir. C'est qu'elle ne se disait pas " si je meurt sera-t-il triste ? " Cela lui était peut être égal, c'était une façon de voir les choses. Mais elle supposait que la jeune fille n'y avait tout simplement pas pensé.

* Pourtant tu dis avoir été une yankee... Nous ne sommes pas égoïstes chez nous. Penser au groupe est une seconde nature.*

Accepter de connaitre des gens, c'est accepter les responsabilités qui vont avec. On ne peut pas se contenter d'exister pour les autres et de faire comme si on ne les connaissait pas. Si on ne veut pas se préoccuper d'autrui, il faut vivre seul. A ce moment, et l'espace d'un très court instant, elle leva enfin ses yeux à hauteur de vue. Son regard avait une intensité prononcée. Son visage n'avait pas d'expression particulière mais exprimait beaucoup de chose par ses attitudes. On ne distinguait pas très bien son oeil droit, mais on devinait qu'il avait la même vitalité que le premier.



Tu sais, la peur n'est pas un sentiment. C'est un réflexe. Il a été créé pour ne pas que l'individu soit exposé au danger. Avoir peur du danger, c'est l'éviter. Quand ton cœur bat vite, c'est parce que ton corps se prépare à avoir les pulsassions nécessaires à l'effort physique. Nécessaire à courir ou à te défendre. Mais des fanfarons se sont crus intelligents de dire qu'ils n'avaient peur de rien. Ce n'était juste que des gens stupides qui ne connaissaient rien à la neurologie, et qui avait une peur encore plus grande que celle des autres : celle d'avoir peur tout simplement. Celui qui n'a peur de rien est le plus faible d'entre nous, car il ne sait pas quand se défendre, il ne se prépare pas à fuir, et à se préserver. C'est celui qui mourra le plus vite, et qui causera des ennuis à ceux qui voudront le protéger.

Elle ne regardait déjà plus celle à qui elle adressait ces paroles sans que son aspect exprime une quelconque verve. Son esprit se chargeait de cela.

Chouko savait très bien ce qu'elle avait envie de manger, mais elle préféra taire cette information.

Un boeuf... Hum... Le paysage manque vraiment de fleurs ! c'est pas possible ! S'énerva-t-elle comme si c'était extrêmement grave. Elle n'avait pas remarqué les deux hommes qui étaient revenus. Aussi n'y fit-elle aucune allusion, cherchant ces fameuses fleures du regard, et grimaçant devant des pissenlits surement souillés par les animaux.

Évidemment, elle s'attendait à ce que ses paroles ne retournent pas le cerveau de celle à qui elle s'adressait. Pourtant c'étaient des faits et non pas une vision des choses. Peut importe, ce n'était pas la première fois qu'après ce genre d'exposer on lui réponde vaguement sur ce ton. A croire qu 'elle ne choisissait pas les sujets qui intéressaient les autres. Elle avait l'impression d'entendre ce perpétuel " c'est un point de vue " qui venait souvent clore les débats ou pourtant elle ne voyait pas ce qu'on aurait pu objecter à ses arguments. Justement, cette phrase n'était pas un argument. Est-ce que les gens ne voulaient tout simplement pas être ébranlés dans leurs convictions, ou n'avaient-ils tout simplement pas la possibilité de se défendre intelligemment, au lieu de fuir le dialogue ? Elle en était venu à la simple conclusion que ça ne leur importait pas. Un peu comme quand elle parlait à ses parents, pour faire l'effort de se rapprocher, malgré la haine qu'elle portait aux liens parentaux, et qu'eux ne l'écoutaient même pas, mais ne prenaient même pas la peine de lui dire qu'elle parlait dans le vide.

Je n'ai pas soif, désolée. Est-ce que je peux te laisser maintenant ou y a-t-il une dernière chose que tu voudrais me dire ? Je ne pense pas qu'on se recroise de si tôt. Comme je te l'ai dit j'habite loin d'ici.

Ça y est, elle avait atteint son cota de perturbations pour la journée. Sa misanthropie naturelle lui intimait l'ordre de se retrouver seule à nouveau pour digérer les échanges sociaux de la matinée.

-"J'ai l'habitude des grandes villes.Mais c'est vrai que ça manque de fleurs !"

Elle sourit puis elle regarda le ciel.

-"Oui tu as raison , j'était ravie de te renconter !"

Elle s'inclina puis elle ramassa son sac.

-"Salut !"
Puis , elle partit sans rien dire, avec une démarche souple.Elle se retourna brièvement et elle continua son chemin

[Désolée pour le petit RP mais j'avait plus d'inspiration]

[HRP: pas de soucis. Fin du Rp ]